OMD & Pen

Martine Usunier

Martine Usunier

Martine inaugure un changement d'orientation de cette rubrique.

Une discussion au dĂ©part sur le 300F4 ,la conversation Ă©volue sur la photo et Martine me raconte cette histoire que je trouve intĂ©ressante et j'ai envie  qu'elle soit partagĂ©e.

Merci Martine de ce partage !

Je suis depuis 25 ans boulangère dans un petit village de l'ouest vosgien, Hennezel. J'aime mon travail, j'aime les gens, et ma passion est la photo. 

Je fais partie du club Noir & Couleur, d'Épinal, et cette année, l'une de nos expositions avait pour thème "Le Portrait".

Pour m'entraîner, j'ai demandé à des jeunes du village de poser pour moi, puis, trouvant l'idée plaisante, j'ai proposé à la bibliothèque une exposition sans prétention de portraits des habitants. L'idée a séduit immédiatement, et le projet a pris de l'ampleur puisque j'ai photographié 320 personnes sur les quelques 420 que compte le village

Un membre du club m'a suggéré de réunir toutes ces photos dans un livre. Vu le travail qu'une pareille expo représente, j'ai trouvé bien effectivement d'en conserver une trace, et j'ai demandé aux gens s'ils étaient d'accord pour figurer dans ce livre. Bien sûr qu'ils étaient d'accord (à une exception près) mais ils le voulaient, ce livre ! Aïe ! Je ne suis pas une pro de la mise en page, me voici confrontée à un nouveau problème.

Et faire imprimer un livre coûte cher, malgré mes recherches sur internet, je n'arrivais pas à un coût inférieur à 45 / 50 euros.


Certains étaient déçus, trop cher pour eux. Je me suis alors tournée à nouveau vers le club et j'ai obtenu l'adresse d'un petit éditeur qui a tout de suite été séduit par le projet (d'autant que je me chargeais des commandes, des livraisons et de toute cette partie logistique). Il pouvait proposer le livre à 27€, un prix correct pour tout le monde

C'est donc Olizel Éditions qui a réalisé la mise en page et l'impression du livre qui est arrivé le 20 décembre à Hennezel, juste à temps pour Noël.

Sur les 200 exemplaires reçus, il en reste une douzaine actuellement. En plus des portraits, le livre est agrémenté d'un petit historique, de photos de paysages et de photos de classe anciennes.

Il est découpé en chapitres, pour les 9 hameaux, les entreprises (malgré la taille modeste du village, nous en comptons 27), l'école, la bibliothèque et le musée.

Bref, c'est un vrai livre de 106 pages, je n'ai que de bons retours, les gens sont contents d'avoir cette mémoire du village chez eux. Des livres sont partis dans toute la France, j'en ai même envoyé un en Australie ! L'exposition a connu également un vif succès, avec la projection d'un diaporama qui a réuni les 3/4 du village. À la suite de cela j'ai eu des demandes des villages voisins, et comme j'ai adoré réaliser ce projet, je me suis attaquée dans la foulée au village voisin, Gruey-lès-Surance. L'éditeur m'a prévenue, un livre, c'est comme un tatouage, quand on en a fait un, on ne s'arrête plus !

Pour la partie matérielle :

J'ai depuis sa sortie un E-M1-MII (après avoir eu l'E-M5)

Objectifs utilisĂ©s: 

- 25 mm pro. 

- 75 mm F1.8

- 12-40 pro

- 40-150 pro

- 60 macro


Tous ces objectifs conviennent pour du portrait, je les ai choisis en fonction des circonstances.

Par exemple, j'ai utilisé le 40-150 quand les gens n'étaient pas très chauds pour être photographiés, mais voulaient participer quand même au projet. Cet objectif permet d'être loin du sujet, de se faire oublier, et offre de très bons rendus, flou d'arrière-plan très joli.


Pour ceux qui, au contraire, étaient contents de poser, j'ai utilisé le 75mm qui demande à être plus proche du sujet et offre également de très beaux clichés.

L'objectif que j'ai le plus utilisé est le 12-40, même si ce n'est pas mon préféré. Il convient pour les photos de groupe, pour les paysages, bien sûr, c'est un peu l'objectif "tout venant".

Je n'utilise jamais de flash et ne fait jamais de photo en studio, je m'adapte aux conditions, le matériel Olympus est très performant en basse lumière.


En règle gĂ©nĂ©rale mon appareil est rĂ©glĂ© en prioritĂ© ouverture, c'est pour moi le plus confortable. Ă€ de rares occasions je l'ai rĂ©glĂ© sur auto, quand j'avais peur de rater une prise et que je savais ne pas pouvoir la refaire. 

J'aime beaucoup cet appareil photo qu'on peut emmener partout, je peux faire des photos réussies d'une main, "à l'arrache". J'avais auparavant un réflex Canon, je ne l'ai jamais regretté.

Comme toi, Éric, j'adore le 40-150, c'est mon chouchou, si je ne devais en garder qu'un, ce serait sans hĂ©siter celui-lĂ . 

Tu m'as demandé de dire pourquoi je choisissais ce matériel, j'y ai réfléchi et ai trouvé encore deux avantages au boîtier :

je règle dès le départ en mode silencieux, ce qui fait que les gens ne savent pas quand je déclenche. Souvent, ils sont surpris, j'ai fait dix photos et ils pensent que je bidouille des trucs et que rien n'est commencé.


Pour la même raison, j'aime beaucoup l'écran orientable. On n'a pas forcément besoin d'avoir le boîtier collé au visage, on peut l'avoir négligemment devant soi, (genre Vivian Maier) et photographier les personnes tout en blaguant avec elle.

Le résultat est beaucoup plus naturel et sans stress.


Ma plus grande rĂ©compense, c'est quand on me dit "D'habitude, je ne m'aime pas en photo, mais lĂ , c'est bien". On ne peut pas me faire davantage plaisir. 

Martine Usunier